Et oui, un an de voyage c’est super, mais malheureusement il est difficile de passer une année à se la couler douce sans travailler. A moins d’avoir économisé assez d’argent avant votre départ pour ne faire que profiter, il va vous falloir trouver des petits boulots! Pour un grand nombre d’entre nous (par nous j’entends « les français qui avons un niveau d’anglais scolaire relativement faible »), il est difficile de comprendre l’accent australien et de nous faire comprendre lors de notre arrivée sur le continent. Nous nous orientons donc bien souvent vers les jobs en ferme. Qui plus est, si vous souhaitez renouveler votre Working holiday visa pour une année supplémentaire, il vous faudra de toute façon avoir effectué 88 jours (ou 3 mois consécutifs dans une même ferme) de farmwork.
Dans cet article nous allons donc vous parler des différents boulots que nous avons trouvé tout au long de notre année. Car oui, nous on aime tellement la ferme, que nous n’avons fait que ça!
Un peu de vocabulaire?
En débutant votre recherche de travail en ferme, vous pouvez parfois vous demander ce que veulent bien pouvoir dire certains mots…
- Le picking: ou l’art de récolter les différents fruits et légumes.
- Le packing: ou comment apprendre à emballer les fruits et légumes récoltés par vos amis du picking.
- Le thinning: enlever les fruits ou légumes qui ne seront pas récoltables pour laisser la place à d’autres.
- Le pruning: élaguer les arbres ou les vignes après la saison.
Comment avons nous trouvé du travail en ferme?
- Gumtree. Il s’agit du « bon coin » australien. Aussi bien pour trouver des objets d’occasion pour aménager votre van (par ici pour plus d’infos), que votre appartement si vous êtes plus tentés de rester en ville, que pour des annonces de boulot. Attention cependant, au vu du nombre de backpackers en Australie, il vaut mieux être réactif lorsqu’une annonce est postée.
- 88 days to work. Ce site, également disponible en application gratuite, recense un grand nombre de fermes éligibles pour les 88 jours. Vous trouverez les adresses, les emails et les numéros de téléphones des fermiers, ainsi que les saisons où il est possible d’y trouver du travail. N’hésitez pas à tous les contacter! D’abord par mail puis si les réponses se font attendre, par téléphone. Vous pourrez également faire un compte de vos jours et ainsi savoir quand vous aurez atteint les 88!
- Les groupes Facebook. Il existe un grand nombre de groupes Facebook pour les français en Australie. Souvent il y en a plusieurs par grandes villes, et parfois les backpackers qui quittent une ferme, partagent leur bon plan pour ceux qui cherchent.
- Harvest guide. Ce guide australien vous donnera de nombreuses informations sur les saisons selon les états et vous permetrra de savoir vers où vous diriger pour trouver plus facilement du travail.
- Se rendre dans les fermes. Une autre alternative est de se rendre directement chez les fermiers. Personnellement nous n’avons jamais fait cela, mais il parait que pour certains ça fonctionne, alors pourquoi pas!
1ère expérience: le picking d’oranges et clémentines.
Deux mois après notre arrivée et un road trip plus tard, les comptes ont commencé à fondre à vitesse grand V. Nous avons donc du chercher notre première ferme! Nous étions dans les environs de Perth, et nous avons donc contacté toutes les fermes aux alentours par mail pour commencer. Au bout de quelques jours, première réponse favorable, nous ne pensions pas trouver si vite! Une fois les formalités réglées, nous voilà en route pour Badgingarra, à 2h au nord de Perth. Nous allons ramasser des oranges et des clémentines. Soit!
Qui dit « picking », dit bien souvent « paye au rendement ». Nous allons être rémunérés 30$ par « bin » (de 400kg) d’oranges, et 40 ou 60$ par bin de clémentines en fonction de si elles sont arrachées ou coupées de l’arbre. N’ayant aucune notion de combien nous pouvions ramasser par jour, nous ne savions pas si cela serait rentable. Nous nous rendrons bien vite compte qu’en payant une accommodation à 280$ la semaine, cela ne le serait pas vraiment…
Les deux premiers jours nous ne sommes pas affectés au picking, le boss a besoin de nous pour balayer… Balayer quoi? Un nouveau hangar en construction qui devait bien faire des milliers de mètres carrés! Bon comme il n’est pas vraiment possible d’être payé au tas de poussière, nous bénéficions d’une paye horaire pendant 2 jours, youhou!
Ces deux jours faits, nous voilà dans une équipe de picking. Une team de français, pour commencer c’est plutôt pas mal. On se rendra compte plus tard que cela n’est pas rare et que les français sont en grand nombre en Australie!
Le premier jour nous avons peut être gagné à nous deux l’équivalent de 120 dollars… Ce qui ne paye même pas la moitié de la chambre… Ahhhh nous découvrons les joies du farmwork! Les jours se suivent et nous ne travaillons pas toujours toute la journée car cela dépend de la météo. Dans ces conditions, même en se donnant à fond, difficile d’avoir une paye correcte à la fin de la semaine!
Du coup, même si l’ambiance est top dans cette ferme, nous décidons de chercher un autre job…
2ème ferme, la ferme de nos 88 jours (ou presque…) !
Après 2 semaines dans le picking de citrus, des heures de recherches sur internet et sur Gumtree (« le bon coin » australien), nous voilà en route pour une ferme de pommes de terre! La saison débute et ils ont besoin de 2 travailleurs pour trier les patates! Moi qui vient du Nord de la France, je ne pouvais pas trouver mieux!
Nous nous retrouvons cette fois dans une ferme plus familiale, où tous sont australiens ou anglophones (un bon point pour améliorer notre anglais). Notre job sera d’être derrière la récolteuse le matin (oui nous ne ramassions pas les PDT à la main) et de les trier une première fois (retirer les herbes, la terre etc…). Ensuite direction le shed (hangar) où celles-ci sont lavées et où nous devons les re-trier avant qu’elles partent au packing.
Pas fatiguant comme boulot c’est le moins qu’on puisse dire. Par contre, ennuyeux au possible! De plus nous étions les deux seuls backpackers, nous travaillions quasiment tout le temps face à face, et quand vous vivez déjà ensemble H24 dans un van, au bout d’un moment je peux vous assurer que même si vous vous aimez beaucoup, vous n’avez plus rien à vous dire et vous avez parfois envie de vous étrangler l’un l’autre ! 😛
C’est pour cela que nous sommes partis juste avant d’avoir nos 88 jours de ferme! Tant pis, notre santé mentale est plus importante et nous trouverons bien une autre ferme plus tard pour les terminer! (Si nous savions que ce n’est pas une mais plusieurs que nous retrouverions… 🙂 )
2 semaines pour planter des arbres dans une ferme d’abeilles.
Simon a une certaine passion pour les abeilles. Il avait donc émis l’idée de travailler chez un apiculteur, pour faire du miel. Nous sommes alors dans le South Australia quand un fermier nous contacte via Gumtree car il a besoin de travailleurs pour planter des arbres dans sa ferme, et celui-ci n’est autre qu’un producteur de miel! Bon nous n’avons pas fait de miel, mais il nous a appris beaucoup de choses sur son métier. Ben et Jo (sa femme) ont été d’une extrême gentillesse. Nous avions une accommodation que nous ne payions pas, ils nous ont invité à diner plusieurs fois en 2 semaines, bref des amours! Ce ne fut que 2 semaines, (où nous avons tout de même planté 46000 arbres), mais nous nous souviendrons longtemps de cette famille 🙂
Et au fait: ça y est on a nos 88 jours!
Et si on allait traire des vaches??
Les arbres devaient nous prendre 3 semaines de boulot, mais finalement cela n’aura duré que 10 jours. Nous partons donc à la recherche d’un autre job car les amis de Simon arrivent pour les fêtes et nous avons besoin d’économies pour profiter pleinement de ces vacances.
Quelques mails plus tard, nous voilà embaucher dans une dairy farm! Allez c’est parti pour de nouvelles aventures, la traite de vaches! Pour moi qui ne vient absolument pas de la campagne cela va être une grande découverte…
En effet, ce fut une bonne expérience, un coup de main à prendre, mais le travail avec les animaux est plaisant. Les horaires sont nouveaux aussi puisque nous commençons la première traite à 4h du matin! Celle-ci termine à 8h et nous reprenons une deuxième traite l’après-midi de 13h à 16h. Autant vous dire que la première semaine, je l’ai passée à hiberner entre les traites, mais le rythme se prend au fur et à mesure.
Dernière chose, il faut être préparé à littéralement se faire pisser et chier dessus! Et oui, on en connait qui n’ont pas résisté plus de 2 jours… 😉
Allez, un petit dernier pour la route!
Notre dernier job (en principe, puisqu’à l’heure où je vous parle, il nous reste encore un peu plus de 2 mois de visa) sera dans une ferme de fleurs!
Et oui, nous voilà arrivés en Tasmanie, nous voulons terminer notre visa ici, et nous savons que c’est la pleine saison. Ce que nous ne savions pas en revanche en prenant notre billet de ferry (à quand même 800 dollars l’aller retour), c’est que niveau taff, c’est plus que bouché en ce moment!
Aucune réponse positive avant d’arriver sur l’île, cela n’annonçait rien de bon. Le lendemain de notre arrivée, nous nous mettons donc à la recherche active d’un job car les économies ont bien fondues pendant les vacances… Nous voulions dire stop au job de ferme, mais nous n’avons malheureusement pas le temps de chercher un boulot dans la restauration, qui plus est, nous n’avons aucune expérience en hospitality.
Nous prenons donc la décision de nous diriger vers un « working hostel », une auberge qui vous trouve du boulot en échange de la chambre. Coup du sort, après avoir réservé notre chambre, un fermier nous appelle et nous dit qu’il a 2 postes disponibles dans sa ferme de fleurs! Chanceux? Oui un peu je pense! C’est parti pour ramasser des fleurs, et cette fois c’est du picking payé à l’heure, que demander de plus? 🙂